Chronique initialement parue dans le Journal le Courrier du 21 août 2018
Par André-Claude Beaulac
Je ne sais pas si c’est à cause de la rentrée qui approche, de l’ouverture récente de mon nouveau centre de yoga ou du fait que j’écris cette chronique la veille de la date de tombée, mais j’ai envie de vous parler de… stress !
Lorsqu’on pense à une personne stressée, on l’imagine crispée, pressée, le souffle court, le regard rapide, etc. C’est souvent le cas lorsqu’il s’agit d’un stress aigu, en réponse à une situation immédiate (ex : un accident de voiture, un “rush” ponctuel au travail, un premier rendez-vous galant, etc.). Le corps mobilise ses ressources aux endroits les plus importants pour vous permettre de faire face à une situation stressante : le sang s’oxygène plus rapidement, les muscles sont mieux nourris et le cerveau pense plus rapidement. Jusque là, tout va bien : le stress est notre ami.
Le problème se pose lorsque le stress devient chronique (ex : un climat de travail inadéquat, une maladie, une situation familiale difficile). Après un certain temps, le corps s’adapte aux effets du stress, ce qui fait qu’on ne les ressent presque plus. Notre corps continue de concentrer ses énergies aux endroits les plus importants et ce faisant, il délaisse certaines fonctions qu’il juge moins importantes : digestion, élimination, reproduction, etc. Même si on ne sent plus notre coeur battre plus vite ou notre respiration s’accélérer, les effets du stress sont bien présents. Et si on les laisse s’installer sur une longue période, il est possible qu’après un certain temps le corps vienne à bout de ses réserves et s’épuise. Certaines maladies peuvent alors apparaître : épuisement professionnel, fatigue chronique, douleur chronique, inflammation, troubles digestifs… Ceux qui sont passés par là savent qu’en revenir peut être long ! D’où l’importance d’apprendre à reconnaître son stress et à le désamorcer lorsque possible.
Selon les spécialistes en neurosciences, il existe 4 facteurs de stress : la faible impression de contrôle, l’imprévisibilité, la nouveauté et la menace de l’égo. Les trois premiers sont faciles à comprendre, le quatrième, moins évident. D’une façon un peu simplifiée, on peut expliquer la menace de l’égo par tout ce qui entre en contradiction avec ce que l’on pense de nous-même, ce à quoi on s’identifie, l’image que l’on a de soi. C’est ce qui nous crée une boule dans l’estomac lorsqu’un collègue remet en question notre compétence, par exemple. Tout événement ou situation qui comporte l’un de ces quatre facteurs est susceptible de déclencher chez nous une réaction de stress, qui sera plus ou moins forte selon l’individu.
La bonne nouvelle, c’est que lorsqu’on prend conscience de cette réaction qui se déclenche, on peut la tempérer, par exemple en relativisant la menace perçue (ex : prendre conscience du fait que ma vie n’est pas en danger parce que je suis en retard à un rendez-vous) ou en mettant en place des mesures pour atténuer mon inconfort (ex : demander une réduction de tâche au travail parce que je sens que je manque de temps). La respiration, la méditation et le yoga peuvent également se révéler des outils forts intéressants dans la gestion du stress, notamment pour apprendre à le reconnaître lorsqu’il se présente, mais aussi pour en atténuer les effets et les utiliser comme guides vers plus d’aisance dans notre vie.
Alors on prend une grande inspiration… et on déstresse.