On le voit aux bourgeons qui apparaissent au printemps, aux oiseaux qui migrent vers le Sud chaque automne, à nos animaux de compagnie qui s’agitent à l’arrivée d’une tempête : tout ce qui vit est grandement influencé par les différents rythmes de la nature.

On a tendance à l’oublier, mais en tant que mammifère, l’être humain n’échappe pas à cette réalité. Partout sur la planète, des sociétés entières ont construit leur culture et leur mode de vie autour des rythmes de la nature. La température, le nombre d’heures d’ensoleillement dans une journée, les précipitations de pluie et de neige… tous des éléments de la nature qui ont un impact sur notre niveau d’énergie, notre humeur, et bien d’autres choses. La grande majorité de nos processus biologiques sont d’ailleurs régis par notre rythme circadien, un cycle d’une durée de plus ou moins vingt-quatre heures, qui est notamment affecté par l’alternance jour/nuit. Or, comme les journées qui allongent ces dernières semaines nous le rappellent, cette alternance varie en fonction des saisons, ce qui a un impact non-négligeable sur notre rythme circadien.

Malheureusement, il est fréquent que nos rythmes sociaux ne s’accordent pas avec nos rythmes naturels. Plusieurs d’entre nous avons un horaire de travail strict à respecter et devons jongler avec des obligations professionnelles, familiales, scolaires et sociales qui nous entraînent dans un rythme tourbillonnant, pouvant nous laisser épuisés, déprimés et parfois même malades. Au fur et à mesure que la technologie s’est développée, nos rythmes sociaux se sont peu à peu déconnectés des rythmes naturels. Alors que nos ancêtres étaient réveillées par les premiers rayons du soleil et le chant du coq, nous programmons nos réveille-matins pour nous tirer du sommeil systématiquement à la même heure, hiver comme été.

Bien entendu, on ne peut pas larguer toutes nos responsabilités sous prétexte qu’elles ne sont pas en accord avec nos rythmes naturels. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a certaines choses sur lesquelles on a le contrôle : l’heure à laquelle on se lève, celle à laquelle on se met au lit, les aliments qu’on ingère, notre niveau d’activité physique, les pensées qui nous habitent, notre vie sociale. Voici quelques suggestions pour calquer davantage le rythme de nos vies sur notre rythme naturel :

  • Modifier notre horaire de sommeil en fonction des saisons.
  • Faire des activités en plein air, afin de prendre contact avec la nature et se laisser inspirer par son rythme actuel.
  • Cuisiner le plus possible à partir des fruits et légumes locaux et de saison.
  • Cultiver une pratique de méditation pour ralentir le rythme de nos pensées et apprendre à reconnaître les signaux envoyés par notre corps.
  • Apprendre à dire non aux activités qui ne sont pas essentielles ou bénéfiques pour nous.

Tout cela peut ne pas vous paraître évident, mais je vous assure qu’il est possible de trouver plaisir, satisfaction et santé dans cette danse perpétuelle pour honorer nos différents rythmes.

Bon cha-cha !

Chronique parue dans le journal Le Courrier le 25 avril 2018

par André-Claude Beaulac