L’autre jour, au lancement d’Un Été Show, une dame m’a demandé : « Mais, c’est quoi, au juste, le yoga ? »

Je dois avouer que cette question m’a pris de court. En tant que prof de yoga, on se fait souvent demander quel style on enseigne, dans quelle tradition on se situe et de quelle école on provient, mais comme la pratique est de plus en plus en vogue en Occident, rares sont les gens qui nous demandent de définir ce qu’est le Yoga avec un grand Y. Et pourtant, la question est bien légitime !

En dehors des adeptes de la discipline, peu savent ce qu’est véritablement le yoga. C’est bien compréhensible, car on voit le terme yoga partout : hatha yoga, yoga chaud, beer yoga, power yoga, yoga prénatal, yoga pour aînés, yoga avec bébés chèvres (vous avez vu le vidéo passer sur les réseaux sociaux, tellement mignon !), yoga parents-enfants, ashtanga yoga, abdos yoga, SUP yoga et j’en passe ! Il y a de quoi s’étourdir dans cette mer de styles et de dérivés tous plus créatifs les uns que les autres… et parfois un peu déconnectés. L’image marketing du yoga nous laisse croire que sa pratique requiert un tapis haut de gamme en éco-caoutchouc-équitable-anti-dérapant, des vêtements spécialisés aux motifs multicolores, un abonnement au studio le plus branché en ville, sans oublier la capacité de se tenir sur la tête et celle de se plier en quatre tout en conservant le sourire.

En vérité, dans son essence, le yoga est beaucoup plus simple. Le yoga est une pratique accessible à tout le monde, car elle ne requiert que deux éléments : un corps et un mental. Point. Pas un corps musclé et un mental zen. Pas un corps mince et un mental apaisé. Pas un corps en santé et un mental de fer. Juste un corps, peu importe son état, et un mental, peu importe son état.

Le mot yoga signifie union. Union du corps et du mental et union de la conscience individuelle à la conscience collective. Vous comprendrez donc qu’il n’y a pas qu’une seule bonne façon de faire du yoga. Pour certains, l’entraînement du corps à exécuter des postures complexes requérant force et persévérance est ce qui les rapproche le plus de cette union. Pour d’autres, c’est le fait s’asseoir en méditation une heure par jour. D’autres y accéderont par le biais de mouvements en douceur ou de postures supportées, restauratrices, auxquels s’ajouteront des exercices de respirations. Et il n’y en n’a pas une qui vaille mieux que l’autre.

Merci, gentille dame, de m’avoir ramené à l’essence même du yoga : revenir à sa propre essence.

Namaste

Chronique parue dans le journal Le Courrier le 19 juin 2018

par André-Claude Beaulac